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Wednesday, January 19, 2011

Duvalier doit rester à la disposition de la justice



Mardi 18 janvier 2011. 9 h 48 a.m. Hôtel Karibe, à Pétion-Ville, où réside l'ancien dictateur haïtien qui a gouverné le pays de 1971 à 1986. Des unités spécialisées de la Police nationale et des soldats népalais de la Minustah occupent toute l'entrée de l'hôtel. Une pléiade de journalistes locaux et étrangers sont déjà sur place. Certains sont même en direct. Mais il n'y a encore rien. La rumeur fait croire qu'on allait procéder à l'arrestation de Jean-Claude Duvalier à l'hôtel. 

10 h 15. Une voiture immatriculée ''Officiel'' arrive. Le commissaire du gouvernement du tribunal civil de première instance de Port-au-Prince, Aristidas Auguste, accompagné du juge de paix du tribunal civil de la section Est, Gabriel Ambroise, descendent du véhicule, sous forte escorte policière. Le commissaire de police de Pétion-Ville, Varnel Lacroix, est bien là, lui aussi. Empressement et bousculade des journalistes pour arracher un mot de ces autorités commencent à surchauffer l'ambiance. Les officiels, ne voulant pas donner de détails, pénètrent à l'hôtel. On continue d'attendre.

10 h 36. Des avocats commencent à arriver. Le fameux Reynold Georges s'apprête à franchir l'entrée principale de l'hôtel où sont massés les journalistes. « Je ne peux rien vous dire pour le moment. On m'a appelé pour apporter une assistance légale à ce dossier », lance l'avocat avant d'entrer.

Il est 10 h 44. Le chef de police de Pétion-Ville sort de l'hôtel et crée brusquement l'événement, car tous les journalistes affluent vers lui, en lui demandant si le président va être arrêté. M. Lacroix ne parle pas d'arrestation. « On est là pour assurer la sécurité de l'espace », pipe-t-il. Suspense. 

10 h 52. L'une des personnalités qui ont parlé au nom de Jean-Claude Duvalier après son arrivée en Haïti, l'ancien diplomate Henri Robert Sterlin, arrive. Il dit ne pas s'attendre à un tel événement à l'hôtel. « J'assiste au spectacle comme tout le monde. Nous sommes en train d'assister à un très grand événement historique démocratique », se contente-t-il de dire.

Les minutes s'égrènent ! 11 h 28. Le bâtonnier de l'ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Gervais Charles, avocat principal chargé d'assister Baby Doc. « Je vais voir de quoi il s'agit exactement, mais pour moi, c'est un scandale, car il n'y a aucun dossier constitué à cet effet », lance-t-il d'emblée aux journalistes.

Ça commence à chauffer. Des supporteurs de l'ancien président massés aux abords du Karibe créent l'ambiance par des petites manifestations. Ils lancent des propos acerbes contre le chef de l'Etat René Préval, qui, selon eux, comploterait pour faire arrêter l'ancien dictateur rentré au pays après 25 ans d'exil en France. 

« On veut arrêter Jean-Claude aalors que je ne vois pas les progrès réalisés dans le pays depuis sa chute en 1986 », tempêtent beaucoup de ses supporteurs aux cris de « Vive Jean-Claude !!! »

11 h 55, le commissaire de police Varnel Lacroix, bien escorté de policiers dont la plupart sont cagoulés, entre à nouveau dans l'hôtel. Les caméramen prennent place. La bousculade recommence. Cinq minutes plus tard, on aperçoit enfin Jean-Claude Duvalier accompagné de sa femme Véronique Roy cachée derrière ses lunettes de soleil. Le couple s'apprêter à quitter le Karibe à destination du parquet de Port-au-Prince. Ils descendent les escaliers sous garde serrée. 

Baby Doc, l'air très pâle, s'approche du balcon et salue ses supporteurs qui l'attendaient de très tôt sur la cour. L'euphorie commence par une cacophonie dans les messages de ces derniers. « Vive Jean-Claude ! Vive Jean-Claude ! » crient-ils à l'unisson.
L'ancien président haïtien Jean-Claude Duvalier a été auditionné mardi matin par le commissaire du gouvernement Aristidas Auguste, à l'hôtel Karibe Convention Center où il réside depuis son arrivée dimanche dans le pays, avant d'être conduit presque deux heures après au parquet du Tribunal de première instance de Port-au-Prince pour « communication du dossier ». Il y a suivi son audition durant toute la journée. Accusé de corruption, de concussions de fonctionnaires, de détournement de fonds, d'associations de malfaiteurs, M. Duvalier est cependant retourné chez lui (hôtel Karibe) en homme libre, mais reste à la disposition de la justice haïtienne. Le fil des événements.

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